

Le conflit libyen et la rivalité
franco-italienne
Italie et France
Vers une entente ?
Si la création d’un traité bilatéral franco-italien est pour l’instant au point mort, c’était une volonté affirmée par Emmanuel Macron et l’ancien président italien du conseil des ministres en 2018, avant la période de froid qui a caractérisé les relations entre les deux pays.
Son objectif serait de poser « un cadre plus stable et plus ambitieux » à la coopération franco-italienne, avait alors affirmé Paolo Gentiloni.
Après la formation d’un nouveau gouvernement en Italie en septembre 2019, les relations entre Rome et Paris se sont progressivement détendues. Moins de 6 mois après, la pandémie de Covid-19 a touché le monde entier, l’Italie en ligne de mire. On peut dire que la période de calme a été de courte durée, et les gouvernements respectifs ont dû gérer une crise sans précédent. Nous n’avons par conséquent pas eu le temps de voir l’amélioration de la relation franco-italienne se traduire sur le terrain Libyen, même si un “alignement” des points de vue sur le dossier avait été évoqué.
Un tel traité permettrait de renforcer le dialogue politique entre les deux voisins, et pourrait permettre de limiter l’effet “mandat électoral" caractérisé par des agendas politiques différents et incarné par des politiciens et politiciennes qui ne sont que de passage. Des objectifs communs ambitieux ne peuvent pas dépendre d’un climat politique éphémère. C’est ce que nous ont démontré les tensions entre la coalition populiste et La République en marche, qui ont porté à une grave crise diplomatique potentiellement atténuable grâce à un dialogue plus solide. Une plus grande structuration des relations pourrait conduire à une vision commune et des actions coordonnées, notamment sur la question de la Libye.